Entretien - Aux sources de notre enquête sur 40 ans d’« anomalies » de sûreté nucléaire

Contexte publie le 21 février une dataviz des 20 000 « événements significatifs de sûreté » déclarés par EDF aux régulateurs du nucléaire, répertoriés dans la base de données Sapide. Mais d’où vient cette base et à quoi sert elle ? Rencontre avec Hervé Bodineau, chef du service de sûreté des réacteurs à eau sous pression à l’IRSN, et Karine Herviou, directrice des systèmes, nouveaux réacteurs et démarches de sûreté.

Édition Énergie
Propos recueillis par Victor Roux-Goeken
21 février 2020 à 7h00

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L’arrêt du réacteur numéro 1 de la centrale alsacienne, le 22 février, est un tournant pour la politique énergétique française. Contexte dresse les leçons à tirer de ce processus long de presque une décennie, piloté jusqu’ici de manière chaotique par l’État, et auquel l’actuel gouvernement met un terme.

Vieux, et donc dangereux ? On a exploré 40 ans d’« anomalies » dans les réacteurs nucléaires français

Le 22 février, le réacteur numéro 1 de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire de France, sera arrêté. Mais y a-t-il un lien entre l’âge d’un réacteur et sa dangerosité ? Contexte a eu accès à la bible des « événements significatifs de sûreté » nucléaires en France depuis les débuts du parc, en 1977. Les anciennes centrales ne déclarent pas plus d’événements que les plus récentes. « Fessenheim, par exemple, n’est pas un site sur lequel on peut identifier une problématique de vieillissement », explique à Contexte Karine Herviou, de l’IRSN, dans un entretien publié le 21 février. Mais parmi les dysfonctionnements déclarés, ceux liés au vieillissement sont de plus en plus nombreux.