Sortie de crise en vue à Paris. Alors que la France se trouvait l’an dernier à la merci des coupures, son approvisionnement en électricité pour l’hiver à venir paraît quasi assuré. Le gestionnaire du réseau de transport, RTE, entrevoit en tout cas une situation « significativement plus favorable » que l’hiver passé, grâce à la bonne disponibilité du nucléaire, au niveau satisfaisant des stocks de gaz et des barrages hydroélectriques, ainsi qu’à la baisse de la consommation, qui s’est pérennisée…
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Réforme de la sûreté nucléaire : luttes d’influence, soupçons et grosses ficelles
Récemment exhumée, une mission de lobbying au titre équivoque a fait s’abattre les foudres du ministère de la Transition énergétique sur l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Mis en cause, son directeur général assure de sa bonne foi. Le timing de cette affaire suscite des interrogations chez de nombreux observateurs, la réforme de l’organisation de la sûreté approchant de son terme.
Encadrement fort et investissements massifs, les leviers incontournables pour atteindre la neutralité carbone selon RTE
Dans son bilan prévisionnel 2023-2035, Réseau de transport d’électricité (RTE) estime que l’atteinte des objectifs de décarbonation et de réindustrialisation nécessite de tripler les investissements dans le système électrique, en particulier sur les moyens de production et les capacités de flexibilité. Selon RTE, cette croissance des investissements va modérément tirer les coûts de production à la hausse, mais va aussi améliorer la balance économique du pays.
Info Contexte - L’actualisation du « vrai coût » du nucléaire, un mauvais coup pour EDF ?
Contexte a eu accès à la synthèse du rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) évaluant les coûts de production du parc nucléaire existant d’EDF. Le régulateur a actualisé à la hausse le coût complet contenu dans son rapport de 2020 et a calculé le coût comptable de production en intégrant les 56 réacteurs du parc et l’EPR de Flamanville 3, le tout sur trois périodes différentes. Le coût complet varie entre 57 et 61 euros le MWh, des chiffres bien inférieurs à ceux jusqu’ici avancés par EDF qui risquent de peser sur les négociations entre l’électricien et ses clients.
L’électricité a ses réseaux que la Commission ignore (mais plus pour longtemps)
À l’heure de dresser le bilan de la commission von der Leyen, un dossier semble avoir été un peu oublié. Les réseaux de distribution et de transport d’électricité ont l’amère impression d’avoir été négligés par la politique énergétique de la commissaire Kadri Simson. Ils revendiquent pourtant un rôle de premier ordre dans la transition verte et comptent sur le prochain mandat pour défendre leurs intérêts.
L’énergie, nouveau réacteur des gestionnaires d’infrastructures de transport
La transition écologique, couplée à la crise générée par la guerre en Ukraine, incite les gestionnaires d’infrastructures de transport à se lancer eux-mêmes dans le secteur de l’énergie. Un virage opéré avec la bénédiction du gouvernement.
Info Contexte - Comment Bercy oriente les négociations entre EDF et les industries électro-intensives
Dans le contexte de réindustrialisation du pays, et alors que la fulgurante hausse des prix en 2021-2022 est dans tous les esprits, le gouvernement veut sécuriser l’approvisionnement électrique de certaines filières stratégiques. La Direction générale des entreprises (DGE) « encourage fortement » EDF à multiplier les contrats de long terme avec les électro-intensifs. Et, selon nos informations, elle lui a même suggéré des volumes et des prix cibles. Un cadre de discussion qui pose question au regard des règles européennes sur les aides d’État.