Info Contexte - Les scénarios de l’État pour financer six nouveaux réacteurs nucléaires  

EDF, Bercy et le ministère de la Transition écologique peaufinent, main dans la main, un programme de construction de six réacteurs nucléaires d’ici à 2044, selon un document que publie Contexte. Le texte esquisse plusieurs montages financiers possibles sur la base d’un devis de 47,2 milliards d’euros et livre des éléments sur la santé financière d’EDF après le Covid.
04 novembre 2020 à 17h30
Énergie
— Contexte

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Info Contexte - EDF face au casse-tête du financement du nouveau nucléaire

Selon un document interne que Contexte publie, EDF étudie différentes options pour le financement du nouveau nucléaire. Mais sa mauvaise santé financière, qui implique une forte participation de l’État, et sa volonté de réduire les « dissynergies industrielles » tout en limitant l’impact sur son organisation, semblent difficilement acceptables par Bruxelles. Plusieurs pistes mènent à une nationalisation d’EDF. Une possibilité effleurée par Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme, le 17 mars.

Le gouvernement cible « l’horizon 2037 » pour la mise en service du premier EPR2

C’est deux ans de plus que le calendrier proposé par EDF et que la date annoncée par Emmanuel Macron à Belfort. L’exécutif l’évoque dans un rapport détaillant les coûts et le calendrier du programme de construction de six réacteurs, publié le 18 février. Le coût s’élèverait à 51,7 milliards d’euros (hors coûts de financement) dans un scénario « médian ».

À Belfort, le presque candidat Macron promet une relance forte du nucléaire

En déplacement sur le site de General Electric le 10 février, le président de la République a annoncé son souhait de construire six EPR2 et de lancer les études pour huit réacteurs supplémentaires. Il entend également prolonger « tous les réacteurs qui peuvent l’être » au-delà de cinquante ans. Des choix qui ne pourront être mis en œuvre qu’en cas de réélection en avril prochain.

Info Contexte - Nucléaire : pas encore lancés, les futurs EPR déjà en retard et plus chers

Dans un document de travail daté d’octobre que Contexte publie, le gouvernement table sur une possible mise en service de la première paire de réacteurs « au plus tôt à l’horizon 2040 », quand les nouveaux scénarios de RTE retiennent la date de 2035. La version officielle du rapport, qui sera publiée bientôt, devrait néanmoins prendre des hypothèses plus optimistes. L’administration revoit également à la hausse le coût du programme, qui irait de 52-56 milliards d’euros à 64 milliards.

RTE met l’accent sur une hausse de la consommation d’électricité et plaide pour des décisions rapides sur le mix

La trajectoire « de référence » des « Futurs énergétiques » présentés le 25 octobre table sur une consommation d’électricité de 645 TWh en 2050, en hausse de 35 % par rapport à aujourd’hui. Si le gestionnaire de réseau estime qu’il y aura besoin de « beaucoup d’énergies renouvelables » quel que soit le scénario de mix électrique retenu, il conclut que « construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent du point de vue économique ».

Info Contexte - Scénarios électriques : les hypothèses de l’Ademe bousculent le jeu

Alors que RTE dévoilera lundi 25 octobre le détail très attendu de ses scénarios électriques à l’horizon 2050, Contexte publie les hypothèses travaillées en parallèle par l’agence de la transition écologique. La sobriété y est parfois très poussée, plus que chez RTE ou négaWatt. Le nouveau nucléaire, lui, l’est beaucoup moins.

C’est l’histoire d’adhérents EELV qui sont pro-nucléaire…

Le parti, qui désignera fin septembre son champion pour la présidentielle de 2022, est face à un phénomène nouveau : l’arrivée d’adhérents pro-nucléaire. La plupart d’entre eux se disent proches du think tank The Shift Project. Encore très minoritaires, ils tentent de lancer le débat et espèrent faire bouger les lignes. Mais la position antinucléaire du parti reste ferme, pour l’instant.

Info Contexte - Nouveau nucléaire : EDF engage des centaines de millions d’euros dans d’hypothétiques EPR2

Un document interne de juin, que Contexte publie, fait état de plus de 400 millions d’euros de nouveaux contrats et de près de 2 milliards d’appels d’offres dans les tuyaux, qui s’ajoutent à d’importants montants déjà engagés. Or la décision de lancement de ce projet de six réacteurs ne devrait pas être prise avant 2023. En parallèle, le groupe de travail qui réunit EDF et les ministères concernés envisage un nouveau scénario financier, porté en totalité par l’électricien, selon un second document.

Info Contexte - L’étude qui permet à EDF de justifier la construction de nouveaux EPR

« Conserver un mix électrique décarboné à l’horizon 2050 », tel est l’objectif de travaux réalisés par l’énergéticien et que Contexte a pu consulter. Conclusion : le lancement de six nouveaux réacteurs est l’option la plus sûre, permettant de se prémunir contre les « incertitudes » d’un scénario 100 % énergies renouvelables.

Info Contexte - Le rapport qui contrarie les projets nucléaires de l’État 

Un mix électrique fondé sur « des parts très élevées d’énergies renouvelables » est techniquement possible, selon les conclusions d’une étude encore non publique de l’AIE et de RTE, auxquelles Contexte a eu accès. Parallèle aux travaux menés par l’État pour construire de nouveaux réacteurs nucléaires, le rapport inquiète la filière.

Nucléaire : l’ASN met sous pression EDF en vue de la prolongation de ses réacteurs après 40 ans

Les prescriptions dévoilées le 3 décembre par l’ASN en vue de la prolongation au-delà de quarante ans des 32 réacteurs nucléaires de 900 MW imposent à l’exploitant un énorme niveau d’exigence. Elles mettent à l’épreuve le volet nucléaire de la PPE, alors que les premiers réacteurs sont censés fermer d’ici cinq à sept ans.

Info Contexte - Le « vrai coût » du nucléaire d’EDF est de 48 euros

Contexte a eu accès au rapport du régulateur de l’énergie sur les coûts de production du parc nucléaire existant d’EDF, essentiel pour fixer le futur tarif de soutien à cette électricité. La CRE évalue ce coût à 48 €/MWh, soit 5 euros de moins que celui estimé par l’électricien. En cause notamment : l’impact du fiasco du chantier de Flamanville 3 et des déchets nucléaires.

Infographie - Qui veut quoi sur la future régulation nucléaire ?

Alors que les négociations reprennent officiellement à Bruxelles entre la France et la Commission pour trouver un successeur à l’Arenh, Contexte recense dans une infographie le point de vue des différents acteurs du secteur sur ce chantier majeur pour la politique électrique du pays.

Nucléaire : la Cour des comptes doute de l’intérêt des réacteurs EPR

Dans un rapport publié le 9 juillet, l’institution critique l’incapacité de l’État à peser comme un contre-pouvoir face à EDF, s’interroge sur la rentabilité des réacteurs prévus ou en service, ainsi que sur « l’intérêt » d’élaborer un nouveau modèle d’EPR.

Financements : le tabou nucléaire de la taxonomie « verte »

Le titanesque chantier européen de définition des activités « vertes » s’est officiellement ouvert le 18 juin avec le vote final à Bruxelles. Inquiète ne pas être éligible aux financements « durables », la filière nucléaire incite à créer un groupe d’experts spécifiquement dédié à l'atome, au grand dam des antinucléaires.

Vieux, et donc dangereux ? On a exploré 40 ans d’« anomalies » dans les réacteurs nucléaires français

Le 22 février, le réacteur numéro 1 de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire de France, sera arrêté. Mais y a-t-il un lien entre l’âge d’un réacteur et sa dangerosité ? Contexte a eu accès à la bible des « événements significatifs de sûreté » nucléaires en France depuis les débuts du parc, en 1977. Les anciennes centrales ne déclarent pas plus d’événements que les plus récentes. « Fessenheim, par exemple, n’est pas un site sur lequel on peut identifier une problématique de vieillissement », explique à Contexte Karine Herviou, de l’IRSN, dans un entretien publié le 21 février. Mais parmi les dysfonctionnements déclarés, ceux liés au vieillissement sont de plus en plus nombreux.

Le gouvernement dévoile les pistes envisagées pour la future régulation nucléaire

L'exécutif envisage d’obliger EDF à mettre la « quasi totalité » de sa production nucléaire sur le marché, à un prix encadré d’un « plancher » et d’un « plafond », et de mettre sa branche commerciale sur un « pied d’égalité » avec les autres fournisseurs. Une consultation est lancée le 17 janvier, pour une durée de deux mois, en parallèle des discussions avec Bruxelles.