Info Contexte - L’étude qui permet à EDF de justifier la construction de nouveaux EPR

« Conserver un mix électrique décarboné à l’horizon 2050 », tel est l’objectif de travaux réalisés par l’énergéticien et que Contexte a pu consulter. Conclusion : le lancement de six nouveaux réacteurs est l’option la plus sûre, permettant de se prémunir contre les « incertitudes » d’un scénario 100 % énergies renouvelables.

Édition Énergie
Guillaume Bietry avec Victor Roux-Goeken
19 mars 2021 à 7h00
Tim Reckmann — DR

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Info Contexte - EDF face au casse-tête du financement du nouveau nucléaire

Selon un document interne que Contexte publie, EDF étudie différentes options pour le financement du nouveau nucléaire. Mais sa mauvaise santé financière, qui implique une forte participation de l’État, et sa volonté de réduire les « dissynergies industrielles » tout en limitant l’impact sur son organisation, semblent difficilement acceptables par Bruxelles. Plusieurs pistes mènent à une nationalisation d’EDF. Une possibilité effleurée par Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme, le 17 mars.

Le gouvernement cible « l’horizon 2037 » pour la mise en service du premier EPR2

C’est deux ans de plus que le calendrier proposé par EDF et que la date annoncée par Emmanuel Macron à Belfort. L’exécutif l’évoque dans un rapport détaillant les coûts et le calendrier du programme de construction de six réacteurs, publié le 18 février. Le coût s’élèverait à 51,7 milliards d’euros (hors coûts de financement) dans un scénario « médian ».

À Belfort, le presque candidat Macron promet une relance forte du nucléaire

En déplacement sur le site de General Electric le 10 février, le président de la République a annoncé son souhait de construire six EPR2 et de lancer les études pour huit réacteurs supplémentaires. Il entend également prolonger « tous les réacteurs qui peuvent l’être » au-delà de cinquante ans. Des choix qui ne pourront être mis en œuvre qu’en cas de réélection en avril prochain.

Info Contexte - Nucléaire : pas encore lancés, les futurs EPR déjà en retard et plus chers

Dans un document de travail daté d’octobre que Contexte publie, le gouvernement table sur une possible mise en service de la première paire de réacteurs « au plus tôt à l’horizon 2040 », quand les nouveaux scénarios de RTE retiennent la date de 2035. La version officielle du rapport, qui sera publiée bientôt, devrait néanmoins prendre des hypothèses plus optimistes. L’administration revoit également à la hausse le coût du programme, qui irait de 52-56 milliards d’euros à 64 milliards.

Info Contexte - Nouveau nucléaire : EDF engage des centaines de millions d’euros dans d’hypothétiques EPR2

Un document interne de juin, que Contexte publie, fait état de plus de 400 millions d’euros de nouveaux contrats et de près de 2 milliards d’appels d’offres dans les tuyaux, qui s’ajoutent à d’importants montants déjà engagés. Or la décision de lancement de ce projet de six réacteurs ne devrait pas être prise avant 2023. En parallèle, le groupe de travail qui réunit EDF et les ministères concernés envisage un nouveau scénario financier, porté en totalité par l’électricien, selon un second document.

RTE voit un avenir avec beaucoup de renouvelables, quelle que soit la place du nucléaire

Le gestionnaire de réseau publie le 8 juin le bilan de la consultation sur les grands scénarios de production et de consommation électrique qui permettraient d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le travail de simulation qui débute débouchera sur la publication d’un rapport à l’automne, très attendu par les acteurs du monde de l’énergie.

Info Contexte - Le rapport qui contrarie les projets nucléaires de l’État 

Un mix électrique fondé sur « des parts très élevées d’énergies renouvelables » est techniquement possible, selon les conclusions d’une étude encore non publique de l’AIE et de RTE, auxquelles Contexte a eu accès. Parallèle aux travaux menés par l’État pour construire de nouveaux réacteurs nucléaires, le rapport inquiète la filière.

Nucléaire : l’ASN met sous pression EDF en vue de la prolongation de ses réacteurs après 40 ans

Les prescriptions dévoilées le 3 décembre par l’ASN en vue de la prolongation au-delà de quarante ans des 32 réacteurs nucléaires de 900 MW imposent à l’exploitant un énorme niveau d’exigence. Elles mettent à l’épreuve le volet nucléaire de la PPE, alors que les premiers réacteurs sont censés fermer d’ici cinq à sept ans.

Info Contexte - Les scénarios de l’État pour financer six nouveaux réacteurs nucléaires  

EDF, Bercy et le ministère de la Transition écologique peaufinent, main dans la main, un programme de construction de six réacteurs nucléaires d’ici à 2044, selon un document que publie Contexte. Le texte esquisse plusieurs montages financiers possibles sur la base d’un devis de 47,2 milliards d’euros et livre des éléments sur la santé financière d’EDF après le Covid.

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