Document

Hydrogène bas carbone : une définition, quatre points de tension

Contexte publie le très attendu projet de définition de l’hydrogène bas carbone concocté par la Commission européenne. L’offensive de lobbying pour influencer la copie n’a pas attendu ce premier jet – qui devrait bientôt être soumis à consultation publique dans une version finalisée. Un texte qui, à ce stade, reste largement muet sur la production nucléaire, hyperscrutée par la France.
09 juillet 2024 à 19h00 · mis à jour le 10 juillet 2024 à 18h00
Énergie

À lire également

Hydrogène bas carbone : la Commission laisse les pronucléaires sur leur faim

L’exécutif européen a dévoilé, le 27 septembre, son projet d’acte délégué définissant l’hydrogène bas carbone. Mais les partisans de l’atome sont priés d’attendre 2028 pour que soient prises en compte les spécificités de l’hydrogène directement produit à partir d’une centrale nucléaire. La bataille d’influence pour modifier le texte en consultation débute à peine.

Le président de France Hydrogène réclame « une directive bas carbone digne de ce nom »

Alors qu’un nouveau mandat s’ouvre dans les institutions européennes, Contexte publie le troisième et dernier volet de sa série sur les attentes des associations professionnelles françaises du secteur de l’énergie. Philippe Boucly, président de France Hydrogène depuis 2017, appelle l’Union européenne à « poursuivre l’effort de décarbonation et accentuer l’effort de réindustrialisation ». Il réclame des outils – notamment financiers et commerciaux – pour « concrétiser ce qui a été lancé dans le NZIA et le règlement sur les matières premières critiques ». Et appelle à davantage de « neutralité technologique » pour favoriser la production d’électricité « propre ».

Hydrogène : ceci n’est pas une banque

Ursula von der Leyen avait surpris, en septembre 2022, en annonçant la création d’une « banque de l’hydrogène » dotée de 3 milliards d’euros pour doper le secteur. Six mois plus tard, le projet présenté par la Commission n’a plus grand-chose à voir avec une banque et exclut, au passage, l’hydrogène issu du nucléaire.

Face aux manœuvres de Paris, Madrid et Berlin (hydro)gênés aux entournures

L’hydrogène bas carbone doit être reconnu et soutenu au même titre que l’hydrogène vert dans les textes européens : voilà le refrain que la France répète à toutes les tables de négociation bruxelloises, quitte à envenimer les discussions sur la révision de la directive « énergies renouvelables ». Dans son combat, Paris cherche des alliés de poids et tente de forcer la main de ses partenaires allemand et espagnol… qui ne se laissent pas faire.

Hydrogène vert : un traitement de faveur pour le mix nucléaire français

Si elle ne signe pas (encore) l’avènement de l’hydrogène bas carbone, la victoire est de taille pour la France. Paris a réussi à faire reconnaître à Bruxelles la spécificité des pays qui ont fait le pari du nucléaire. Ceux-ci bénéficient d’un traitement privilégié dans la définition de l’hydrogène vert présentée par la Commission le 13 février. Un succès que les défenseurs du nucléaire rêvent déjà de dupliquer.

Contexte, l’info politique dont les professionnels ont besoin.

Essayez Contexte gratuitement

Essayez Contexte pour suivre les politiques publiques en France et en Europe

Recevez tous les matins dans votre boîte e-mail une sélection d’informations et d’analyses de notre rédaction

Accédez à des scoops et des ressources pour décrypter les enjeux et les rapports de force politiques

Suivez la fabrication des textes de loi en temps réel tout au long de la navette parlementaire