Enquête

Écologie : dans la « dette » de Michel Barnier

Quel sens Michel Barnier peut-il donner à la « dette écologique », qu’il a plusieurs fois brandie depuis son arrivée à Matignon ? Le Premier ministre devrait le préciser lors de sa déclaration de politique générale, ce 1ᵉʳ octobre. Mais il dispose de peu de marges budgétaires et politiques pour rendre opérationnel un concept protéiforme. Contexte passe en revue les scénarios les plus (im) probables.
01 octobre 2024 à 8h00
Environnement, Énergie
Nicolas Queffélec pour Contexte - photos : Giulio Fornasar/iStock · artisteer/iStock

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Déclaration de politique générale : « Faire beaucoup avec peu » (et sans trop de détails)

Une double exigence, une méthode, cinq chantiers… c’est ainsi que Michel Barnier a défini sa feuille de route lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le 1ᵉʳ octobre. Sa mise en œuvre devra composer avec la nécessité de « faire avec peu » – de moyens, de textes ou de soutiens. La rédaction de Contexte a passé au crible le discours du Premier ministre.

Quatre leçons du « remaniement » par Michel Barnier du « pôle vert » de Matignon

La composition du cabinet du Premier ministre, Michel Barnier, a été partiellement officialisée le 17 septembre. Le nouveau locataire de Matignon a opéré un premier « remaniement » du « pôle vert » de son cabinet. Et coupé le lien avec le Secrétariat général à la planification écologique, existant depuis la création de cette nouvelle administration, en écartant Antoine Pellion. Contexte en a retenu quatre enseignements.

Environnement : Paris et Bruxelles naviguent en eaux troubles

À Paris, les yeux sont rivés sur la nomination d’un nouveau gouvernement. Le temps qui passe joue en défaveur des politiques de transition écologique, vers lesquelles s’orientent les coupes budgétaires prévues par le gouvernement démissionnaire. À Bruxelles, l’automne sera rythmé par la composition de la nouvelle Commission européenne et l’élaboration du programme des cinq prochaines années.

Info Contexte - Budget 2025 : les nouvelles coupes budgétaires demandées par Matignon au ministère de l’Écologie

Les économies budgétaires demandées par Gabriel Attal à Christophe Béchu prévoient une baisse massive de 1,5 milliard d’euros (– 60 %) du fonds vert, selon la « lettre-plafond » adressée au ministère de la Transition écologique, qu’a pu consulter Contexte. Une baisse de 500 millions d’euros du montant alloué à l’électrification des véhicules est également exigée.

Amputés, élagués, épargnés : qui va payer les dix milliards de coupes budgétaires ?

Contexte a estimé la proportion des efforts demandés aux différents ministères et a identifié les politiques publiques les plus touchées par les économies budgétaires. Selon nos calculs, le ministère de la Transition écologique, quatrième ministère le plus doté dans le budget 2024, est le premier perdant. À l’inverse, la défense, l’agriculture, les collectivités territoriales ou les fonds de France 2030 ont été préservés. Certaines missions voient leurs crédits réduits de manière significative.

Ce qui est clair, ce qui est flou : ce qu’il faut retenir des « annonces agricoles » du gouvernement

« Pause » dans le plan Écophyto, transmission d’exploitations, soutien à l’élevage bovin, remise en cause de l’autorité scientifique de l’Anses, plaidoyer français à Bruxelles… Après presque deux semaines de blocages d’agriculteurs, l’exécutif a de nouveau lâché du lest, le 1ᵉʳ février, dans l’espoir de mettre un terme à la crise agricole. Il avait déjà annulé la hausse de deux redevances agricoles sur l’eau, la hausse du gazole non routier et annoncé plusieurs mesures de simplification environnementale.

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