Écologie : l’opportun tournant climatique du Conseil d’État

Dans une nouvelle décision rendue le 10 mai dans l’affaire Grande-Synthe, le Conseil d’État ne sanctionne pas financièrement l’État, mais maintient la pression sur l’exécutif. Cette décision de justice très attendue est l’occasion pour Contexte de revenir en deux parties sur le sens à donner au « tournant climatique » opéré depuis trois ans par la plus haute juridiction administrative française. Première partie : le virage environnemental de l’institution, qui n’a pas encore eu lieu sur tous les sujets, s’explique notamment par une forte pression internationale.

Éditions Pouvoirs , Environnement , Énergie , Transports , Agro
Virginie Riva, Victor Roux-Goeken
10 mai 2023 à 17h00
. — Dina Vozdvizhenskaya

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Grande-Synthe, pollution de l’air, Affaire du siècle : la multiplication des contentieux environnementaux et leur médiatisation ouvrent des perspectives immenses au Conseil d’État… Avec un droit environnemental planétaire, transfrontalier et une nouvelle façon d’écrire la loi, couplée à des objectifs scrutés par les citoyens, il peut décupler son pouvoir et se rêver gardien des promesses internationales des États. Autant de raisons de crisper l’exécutif.

Écocide : comment la montagne politique a accouché d’une souris juridique

Plébiscité par la Convention citoyenne, le crime, devenu délit, a fait l’objet de péripéties interministérielles visant à lui conférer un « équilibre » cher à la doctrine présidentielle. Récit du parcours d’une disposition phare du projet de loi climat qui, en l’état, laisse présager son innocuité devant les tribunaux.

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Il s’agit de permettre au juge des référés de suspendre un projet dont l’étude d’impact est jugée insuffisante, ou présente un risque « présumé » de « dommage grave ou irréversible » pour l’environnement. Rendues publiques le 10 mars, ces propositions sont portées par deux députées qui attendent l’avis du ministère de la Justice et espèrent les intégrer au projet de loi Convention citoyenne.

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La rapporteure publique les a estimés contraires au droit de l’Union européenne, lors d’une audience publique le 4 mai. La plus haute juridiction administrative de France doit trancher ces prochains jours.