La majorité cherche sa religion sur le financement de la transition écologique

Un an après l’installation du Secrétariat général à la planification écologique, Emmanuel Macron doit encore démontrer que son action en faveur du climat est concrète et réaliste. Autour de lui, certains le poussent à annoncer des mesures financières substantielles lors du conseil de planification écologique prévu le 5 juillet. L’occasion de répondre aux conclusions du rapport de Jean Pisani-Ferry et de Selma Mahfouz, publié en mai dernier.

Éditions Pouvoirs , Énergie , Transports , Environnement
Virginie Riva, Victor Roux-Goeken
03 juillet 2023 à 8h00
« Il faut mobiliser les bons financements », jugeait Emmanuel Macron dans une vidéo Youtube du 28 janvier 2023. — Elysée/Youtube

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La territorialisation de la planification écologique entre dans le dur

Dans le grand schéma lancé par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), les entreprises doivent assumer la moitié de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, collectivités locales et ménages se partageant l’autre moitié. Mais comment embarquer toutes les parties prenantes autour d’un projet partagé, avec un simple pouvoir d’incitation sur les montants à investir ? Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a été chargé de mobiliser les acteurs locaux. Fortement invitées à fournir un plan d’action cohérent, les Régions disposent de délais serrés et de marges de manœuvre limitées. Le rôle de l’État, chef d’orchestre de la démarche, ressemble à un numéro d’équilibriste.

Info Contexte - Transports, énergie, logement… Ces mesures décapantes que vous ne verrez pas dans le budget 2024

Dans un rapport confidentiel que publie Contexte, l’Inspection générale des finances a testé dix mesures d’« adaptation de la fiscalité aux exigences de la transition écologique » auprès des acteurs économiques concernés. Elles sont susceptibles de rapporter 8 milliards d’euros par an à l’État d’ici la fin du quinquennat, puis 12 milliards à partir de 2030. Mais nombreuses sont celles qui n’ont pas été retenues dans le projet de loi de finances pour 2024. Une énième illustration de la difficulté à réduire les niches fiscales néfastes à l’environnement.

Planification écologique cherche récit politique

La Première ministre doit exposer le 18 septembre aux chefs de parti et le lendemain aux membres du Conseil national de la refondation (CNR) les grandes orientations du gouvernement en matière de transition écologique. Emmanuel Macron a prévu de dévoiler ses arbitrages financiers lors d’un conseil de planification écologique (CPE) – celui-ci devrait se tenir avant la présentation du budget 2024 en Conseil des ministres, le 27 septembre. Le report à plusieurs reprises de ce rendez-vous illustre la difficulté à incarner la politique environnementale de l’exécutif.

Thomas Cazenave (Comptes publics) : un techno sympa pour serrer la vis budgétaire

Le député girondin de 45 ans est un fin connaisseur de Bercy et du fonctionnement de l’administration. Il hérite du portefeuille des comptes publics en pleine préparation d’un budget de « désendettement ». Ses bonnes relations avec les associations d’élus, tissées à la délégation aux collectivités, ne pourront que lui servir.

Lois de programmation, pièges à millions

Entre les lois de programmation déjà votées et celles réclamées, une importante partie du budget est susceptible d’être cadrée jusqu’à la fin du quinquennat. Si Bercy tente de mettre le holà, les ministres et secteurs concernés y voient de nombreux avantages. Mais l’exercice peut vite tourner au piège parlementaire.

Planification écologique : l’exécutif cesse enfin d’être plan-plan

Lors d’un Conseil national de la transition écologique (CNTE), ouvert par Élisabeth Borne le 12 juillet au ministère du même nom, Christophe Béchu a confirmé un effort d’investissement de 10 milliards d’euros (en autorisations d’engagement) dans le prochain projet de loi de finances 2024, et 7 milliards d’euros en crédits de paiement. MaPrimRenov’, les transports et la biodiversité ont fait l’objet d’annonces particulières. Le secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, a détaillé les grandes lignes du plan. En parallèle, Bercy a dévoilé ses mesures dès le projet de loi de finances 2024 pour tenter de mobiliser l’épargne privée.

Planification écologique : l’incertitude après un an de travail

Un peu plus d’un an après sa réélection, Emmanuel Macron devait donner corps, ce 5 juillet, à la « planification écologique » appelée de ses vœux dans l’entre-deux-tours de la présidentielle 2022. Du fait des émeutes urbaines, le format initialement prévu doit être considérablement revu à la baisse, même si quelques conseillers espèrent encore une communication à l’issue de la réunion. Financements, électricité, forêts, agriculture, climat… Contexte recense les sept points permettant d’évaluer la portée des (éventuelles) mesures.

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