Les Européens incapables de construire l’Union post-Brexit promise

Le sommet extraordinaire du 20 février s’est prolongé jusqu’en fin de journée le 21. Sans succès. Malgré les déclarations communes des derniers mois sur les ambitions collectives de l’Union, les Vingt-Sept ont étalé leurs divisions sur le financement de ces projets.

Édition Pouvoirs
Jean-Sébastien Lefebvre (bureau de Bruxelles)
24 février 2020 à 7h00
Les Européens incapables de construire l’Union post-Brexit promise — DR

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Brexit : un dîner de dupes et une vague de pessimisme

De nombreux espoirs avaient été placés dans la rencontre organisée entre Ursula von der Leyen et Boris Johnson. Ils ont été déçus. Les lignes rouges des deux camps apparaissent irréconciliables. En particulier sur la question de la concurrence équitable. L’issue des négociations commerciales entre l’UE et le Royaume-Uni s’est encore un peu plus assombrie.

Ce que proposent les différents scénarios du budget post-2020 de l’UE et leurs différences

Au quatrième jour d’un sommet européen hors norme, le président du Conseil a réussi à mettre sur la table une nouvelle proposition. Le plan de relance reste à 750 milliards d’euros mais les subventions ne représentent plus que 390 milliards d’euros, contre 500 dans la proposition d’origine. Les coupes sont particulièrement sévères pour InvestEU ou le Fonds pour une transition juste. Quant au cadre financier pluriannuel pour 2021-2027, Charles Michel reste sur un scénario plafonnant les dépenses à 1074 milliards d’euros. Pour s’y retrouver, Contexte a mis à jour son infographie qui récapitule les dépenses par ligne budgétaire et compare les différentes propositions de budget négociées depuis mai 2018.

Après-Brexit : les forces et les faiblesses des deux camps lancés dans un nouveau contre-la-montre

Tic tac, tick tock. Nous sommes le 1er juillet 2020 et ni les Européens, ni les Britanniques n’ont demandé l’extension de la période de négociation de l’accord commercial. Il reste donc six mois, jusqu’au 31 décembre 2020, à Bruxelles et à Londres pour trouver un compromis. Sans quoi le Royaume-Uni quittera sans filet l’Espace économique européen. Contexte fait le point sur ce qui coince dans les discussions entre les deux rives de la Manche.

La relance de l’économie européenne vaut bien une querelle familiale (et quelques arrangements)

Paris force la cadence, Rome donne des gages, mais La Haye freine et Berlin tergiverse. La négociation du plan de 750 milliards d’euros entre dans le dur avec le sommet virtuel du 19 juin. L’accord est à portée de main, mais il faut encore trouver le déclencheur et le bon négociateur pour boucler un compromis.

La Commission imagine un plan de relance à 2 000 milliards d’euros

Les chefs d’État et de gouvernement ont confié son élaboration à l’exécutif européen. Des pistes sont déjà explorées en coulisses depuis plusieurs semaines. L’idée est de lever de l’argent via les marchés financiers grâce à un système de garantie. Ces mesures exceptionnelles seraient intégrées dans le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union.

La stratégie d’influence britannique à Bruxelles victime collatérale du coronavirus

Depuis l’élection de Boris Johnson, la diplomatie britannique était à l’offensive à Bruxelles pour influencer les négociations sur l’accord post-Brexit. Mais la crise sanitaire et « l’exceptionnalisme britannique » ont eu raison de cette stratégie.

Les paramètres à maîtriser pour obtenir un accord sur le budget de l’Union

Les 27 chefs d’État et de gouvernement se retrouvent à Bruxelles le 20 février pour tenter de dégager un compromis sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027. Le premier post-Brexit. Une négociation à environ 1 100 milliards d’euros, particulièrement complexe, avec une multitude de paramètres et d’intérêts qui se chevauchent. Chaque État ayant besoin d’obtenir quelque chose pour accepter l’accord. Tour d’horizon.

Document - Budget européen 2021-2027 : la nouvelle proposition du président du Conseil

Contexte publie le projet de conclusions du sommet extraordinaire prévu le 20 février. Il propose un cadre financier à hauteur de 1,074 % du revenu national brut de l’Union, soit 1 094,8 milliard d’euros. Charles Michel revalorise un peu les aides directes octroyées aux agriculteurs ainsi que le fonds de défense défendu par Emmanuel Macron. Au détriment des financements pour l’innovation.