Lorsque le ministre des Finances allemand arrive à Bercy, le 19 décembre en début de soirée, rien n’est encore gagné. Christian Lindner vient négocier avec son homologue Bruno Le Maire une position commune sur la réforme du Pacte de stabilité et de croissance – l’ensemble de règles européennes qui encadrent les dépenses des États. C’est ce pacte qui leur interdit notamment d’avoir un déficit supérieur à 3 % du PIB et une dette au-dessus de 60 % du même PIB.…
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Que doit craindre la France des nouvelles règles budgétaires européennes ?
Le programme de stabilité, présenté le 17 avril, confirme que le déficit français sera en dehors des clous européens jusqu’en 2027. Malgré l’adoption imminente de critères budgétaires plus souples, l’ouverture d’une procédure de déficit excessif semble inévitable. Elle pourrait porter atteinte à la crédibilité de la France.
L’étroit chemin de la Commission européenne pour assouplir les règles budgétaires sans fâcher l’Allemagne
Contexte a pu consulter les textes que l’exécutif s’apprête à présenter. Ces propositions législatives visent à simplifier le système actuel, hérité des crises de la zone euro des années 2010, tout en conservant la règle intangible des 3 % de déficit public. Les sanctions en cas de non-respect des règles sont aussi remises à plat, pour les rendre plus facilement applicables. Explications des points clés d’une réforme attendue de longue date.
Réformer les règles budgétaires européennes, un débat qui s’annonce long et complexe
La crise du Covid a donné une nouvelle vigueur à ce serpent de mer européen. Mais les élections allemandes et les réticences des « faucons » budgétaires l’empêcheront d’atterrir avant 2022… au plus tôt.
Face à un continent à l'arrêt, l’UE amorce une réponse économique fondée sur les actions nationales
Profitant de l'ouverture faite par la Commission sur les déficits publics, les ministres des Finances ont livré les premiers chiffres consolidés sur leur action commune. Mais le texte reste encore timide sur la flexibilité budgétaire, et évacue la question d’un recours direct au Mécanisme européen de stabilité.