Le coup de théâtre est digne des meilleures séries politiques : la France a changé son candidat à la Commission européenne à la toute dernière minute de la procédure, le 16 septembre, probablement à la veille de la présentation de la nouvelle équipe par Ursula von der Leyen. Le tout dans un grand fracas : Thierry Breton, le candidat éconduit, a annoncé sa démission immédiate par un courrier publié sur X (ex-Twitter) dénonçant des tractations menées dans son dos et…
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Avec sa nouvelle équipe, von der Leyen s’efforce d’abolir les citadelles
La présidente de la Commission européenne a dévoilé le 17 septembre l’architecture du futur collège placé sous son autorité. Le nombre de vice-présidents exécutifs est doublé par rapport au premier mandat de l’ex-ministre allemande et les commissaires sont priés de tous travailler main dans la main. L’ère des puissants Margrethe Vestager et Frans Timmermans paraît révolue.
Commission von der Leyen 2 : Ursula flatte sa droite
Le collège des commissaires proposé le 17 septembre par Ursula von der Leyen est à l’image des rapports de force parmi les Vingt-Sept, avec un Parti populaire européen dominant et une extrême droite en embuscade. Derrière les contreparties offertes aux sociaux-démocrates et aux centristes, la nouvelle Commission s’annonce plus à droite que la précédente.
Thierry Breton, corsaire européen à l’Industrie
Depuis bientôt quatre ans, le commissaire au Marché intérieur s’efforce de jouer de son influence auprès de sa présidente, Ursula von der Leyen, et de ses services. Au risque de froisser ses collègues directs au sein de la Commission. Ses détracteurs le jugent trop solitaire, peut-être trop français. Le débat sur la riposte européenne aux mesures américaines anti-inflation fournit une nouvelle illustration de la méthode Breton.
À la Commission, le style et la méthode d’Ursula von der Leyen ne prennent pas
Deux ans après son arrivée à la tête de l’exécutif européen, l’ancienne ministre allemande est toujours considérée avec une certaine méfiance par ses services. Les fonctionnaires européens restent dubitatifs sur ses méthodes de travail et sa communication. Et, depuis peu, plusieurs commissaires, dont le Français Thierry Breton, se plaignent ouvertement du manque de débats au sein de l’exécutif.
Bataille au sommet autour de l’autonomie stratégique de l’Union
Conséquence directe de la pandémie, les chefs d’État et de gouvernement ont demandé à la Commission de renforcer les capacités des Vingt-Sept à défendre leurs intérêts vitaux. Avec son portefeuille à l’Industrie, le commissaire français est en première ligne. Mais en coulisses, ce changement de paradigme crée des résistances importantes.