« Une onde de choc », un « coup de semonce », un « moment de crise ». Voici comment la présentation, en février 2023, du projet de restriction « universelle » des PFAS par cinq États (Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Suède et Norvège) a été vécue au sein de l’industrie, selon les mots de plusieurs lobbyistes à Bruxelles. Le dossier alors mis sur la table est inédit tant il est vaste : il couvre plus de 10 000 substances chimiques…
Des substances ultraperformantes mais ultrapersistantes
La grande famille des PFAS recouvre des substances aux propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs, dont la commercialisation s’est généralisée à partir des années 1950. Leur point commun : elles sont ultrapersistantes et leurs émissions, sur les sites de production ou lors de la phase de fin de vie, polluent l’eau, l’air et les sols. Certaines de ces substances, comme le PFOA, sont considérées comme cancérogènes.Les projections pour la période 2025-2055 prévoient l’utilisation de 27 millions de tonnes de PFAS « ce qui entraînerait des émissions d’environ 4,7 millions de tonnes pendant la fabrication de produits contenant des PFAS, la phase d’utilisation et la phase de fin de vie, si aucune mesure n’est prise », soulignent les cinq pays à l’initiative du projet de restriction « universelle » (Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Suède et Norvège).