Les germanophones sont linguistiquement majoritaires dans l'UE avec 16% de la population, contre 13% pour les anglophones et 12% pour les francophones. L'allemand est l'une des trois "langues procédurales" de la Commission européenne, avec l'anglais et le français, utilisées pour la communication interne. En réalité, l'allemand et le français sont de plus en plus évincés.
Pour Johannes Singhammer, vice-président de la chambre basse du parlement allemand, le Bundestag, c'est une situation inacceptable. Il est venu à Bruxelles le 25 mars…
La réponse de la Commission
Déclaration du porte-parole de la Commission pour le multilinguisme, Dennis Abbot : "La Commission est légalement tenue d'assurer d'abord que tous les textes législatifs soient traduits dans toutes les langues officielles de l'UE et que d'autres obligations légales soient respectées Une fois remplies ces obligations, la Commission peut décider de l'utilisation la plus efficace des ressources encore disponibles. En mettant en œuvre la stratégie de traduction de la Commission, la DG Traduction a montré une grande flexibilité. Lorsque cela était possible, au cas par cas elle a répondu à des demandes spécifiques et justifiées des États membres et continuera de le faire. Par exemple, suite des demandes du Bundestag, la Commission a, ces dernières années, fourni des traductions en allemand des rapports sur l’élargissement et des documents de travail des services. Des documents de travail des services destinés aux comités de comitologie dans les relations extérieures sont régulièrement traduits en allemand, et non dans d'autres langues. La Commission a aussi, sur demande, traduit les annexes techniques des actes juridiques."
Parlement : multilinguisme vs économies et pratiques
Les députés européens ne sont pas élus pour leurs compétences linguistiques. En principe ils doivent pouvoir s’exprimer dans l’une des vingt-quatre langues officielles. Un principe qui se heurte à la réalité du travail parlementaire : les réunions de travail informelles entre rapporteurs fictifs se déroulent quasi-systématiquement en anglais, les amendements de compromis sont rédigés en anglais (souvent la veille du vote en commission, et ne sont donc pas traduits). Partagé entre le souhait d’économiser dans le budget « traduction – interprétation » et la nécessaire politique de multilinguisme, le Parlement tente de concilier les deux. Fini donc la traduction systématique des comptes-rendus in extenso et des questions écrites ; c’est désormais à la demande, permettant une économie de onze millions d’euros par an. Fini la mise à disposition systématique d’interprètes pour les délégations en dehors de Bruxelles ; ce n'est désormais possible que pendant les semaines prévues à cet effet, réduisant de 23% le nombre d’interprètes en mission entre 2011 et 2012.