Remettre en cause le droit des citoyens européens à circuler et à s’installer ailleurs dans l’Union, suivant certaines règles, c’est toucher au fragile équilibre fondé sur les quatre libertés fondamentales de libre circulation (biens, services, personnes, capitaux). A l’unisson sur ce sujet, les chefs de file des principaux partis politiques en lice pour les élections européennes et la présidence de la Commission européenne, en font une ligne rouge, et rappellent combien les Européens sont attachés à ce droit.
Mais cela…
Les chiffres (Commission)
- En 2012, plus de 14 millions de citoyens de l’UE résidaient de façon stable dans un État membre autre que leur État d’origine.- La mobilité annuelle dans l’UE-27 est de 0,29 %, soit 10 fois moins qu’aux États-Unis (2,4% entre 50 États) et 5 fois moins qu’en Australie (1,5 % entre 8 États).- Les dernières restrictions à la libre circulation des travailleurs roumains et bulgares ont été levées le 1er janvier 2014. Selon le gouvernement allemand, l’afflux des citoyens roumains et bulgares dans ce pays a augmenté de 414,5% entre 2004 et 2012.- A l'heure actuelle, les travailleurs croates ont besoin d’un permis de travail pour exercer leur activité dans 13 États membres (l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Slovénie). Ces restrictions temporaires peuvent être maintenues jusqu’en 2020 conformément à l’acte d’adhésion de la Croatie.- Les personnes non actives venant d’autres États membres représentent une très faible part des bénéficiaires de prestations spéciales à caractère non contributif, c’est-à-dire de prestations relevant à la fois de la sécurité sociale et de l’assurance sociale: moins d’1 % de l’ensemble des bénéficiaires (citoyens de l’UE) dans six pays (l’Autriche, la Bulgarie, l’Estonie, la Grèce, Malte et le Portugal), entre 1 et 5 % dans cinq autres pays (l’Allemagne, la Finlande, la France, les Pays-Bas et la Suède) et plus de 5 % en Belgique et en Irlande (pour cette dernière, les chiffres sont des estimations calculées à partir des demandes).- La Commission considère que la mobilité transfrontière a des effets positifs sur les économies et les marchés du travail : elle affirme par exemple que le PIB de l’UE-15 a augmenté de 1% dans le long terme suite à la mobilité post-élargissement- Les enquêtes Eurobaromètre révèlent que plus des deux tiers des Européens (67 %) jugent la libre circulation des personnes bénéfique pour l’économie de leur pays. Pour 56 % des citoyens de l'UE, la libre circulation constitue la plus belle réussite de l’Union européenne