Tandis que la neige saupoudre les sommets qui entourent Genève, où se déroule la Convention des États parties à la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (COP11), les débats s’échauffent. Vendredi 21 novembre, l’événement international est censé toucher à sa fin, quand les diplomates se heurtent au concept de réduction des risques. Pour certains, il s’agit d’une manière, en addictologie par exemple, d’encourager les usagers de produits nocifs, ici le tabac, à se diriger vers des produits moins dangereux,…
Du côté des détracteurs de la COP
En parallèle de la COP11, a été organisé à Genève un événement intitulé « Good COP 2.0 », financé par l’Association de protection des contribuables (Taxpayers Protection Alliance, TPA). Cette dernière explique sur son site que cette « COP 2.0 » a pour objectif de servir de « véhicule » pour qu’une « coalition de contribuables et d’organisations qui se consacrent à la réduction des risques et au marché libre » puisse « contrer le message du secrétariat [de la convention-cadre] et rectifier des thématiques mises en avant par la COP ».Dans son compte rendu de la journée du 21 novembre, son président, David William, critique « l’obsession pour l’industrie du tabac » des médias. « Lorsque des entreprises trouvent des approches innovantes pour répondre à des problématiques comme le changement climatique, leurs PDG sont félicités, pas boudés. C’est une hypocrisie absolue que l’ONU et l’OMS n’étendent pas cette approche à la réduction des risques », déclare-t-il. Un autre membre de la TPA, Martin Cullins, estime que « les médias prétendent que les délégations qui s’opposent à l’OMS réutilisent des éléments de langage recyclés de l’industrie. C’est une façon facile d’éviter d’avoir à écouter ce qu’ils ont à dire ».
Le groupe de recherche sur le contrôle du tabac (Tobacco Control Research Group, TCRG) de l’université de Bath, qui a un statut d’observateur de la convention-cadre, consacre un article sur son site internet à la TPA. Il estime que « plusieurs de ses membres et associés ont des connexions avec des organisations qui font l’écho des arguments de l’industrie du tabac et ont reçu des fonds par l’industrie du tabac ».