Six ans de travaux, un coût de 15 milliards d’euros, pas un centime d’investissement public alors que les partenariats public privé rêvés par l’Europe pour financer son réseau transeuropéen de transport peinent à se mettre en place. Le tunnel sous la Manche souffle cette année ses vingt bougies. Inauguré le 6 mai 1994 et ouvert au service commercial depuis le 1er juin 1994, il a concrétisé le rêve vieux de plusieurs siècles de relier la France et l’Angleterre.
L’ouvrage accumule…
Passage vers l’eldorado anglais
La traversée n’attire pas que des touristes. Ils sont des centaines de migrants à tenter leur chance chaque jour depuis Calais, avec le port et le tunnel comme portes d’entrée vers l’eldorado anglais. « Début des années 2000, le tunnel a véritablement été submergé par des vagues de migrants », confirme Jacques Gounon. Depuis, le site est devenu une véritable forteresse. Barbelés, doubles clôtures, télésurveillance, barrières infrarouges, rondes de gardiens,… un dispositif impressionnant que continuent à défier ceux qui fuient les conflits et la misère de chez eux. « Aujourd’hui, les camions passent par un système de détection de CO2 et de battements de cœur qui permettent immédiatement de savoir s’il y a des clandestins qui sont montés à bord. » Depuis le renforcement des mesures de surveillance, le tunnel est devenu « quasiment étanche », estime Jacques Gounon. Et les candidats à la traversée, eux, reportent leurs espoirs sur les ferries.