Agro

En février 2024, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un nouveau chantier pour répondre aux préoccupations des agriculteurs : la création d’un « Égalim européen ». L’objectif est de lutter contre les distributeurs qui profitent de leur implantation dans un autre État membre pour contourner la loi française. Mais passé le temps de la campagne pour les élections européennes, cette ambition s’est heurtée à la disparité des législations en vigueur d’un État membre à l’autre. Un an plus tard, à Bruxelles comme à Paris, l’Égalim européen n’est la priorité de personne.

Dès le 6 mai, les députés débattront en commission de la proposition de loi sénatoriale sur les contraintes qui pèsent sur les agriculteurs. Un catalogue de mesures inflammables sur l’eau, les pesticides et l’élevage qui crispe au sein du MoDem comme d’EPR. Pour obtenir malgré tout un vote favorable, le rapporteur LR Julien Dive s’est lancé dans une opération de déminage, avec dans sa besace plusieurs pistes de compromis.

Agriculture, automobile, acier, chimie, droits de douane… Depuis le début de son second mandat, Ursula von der Leyen multiplie les « dialogues stratégiques ». Si l’étiquette est la même pour tous les secteurs, aucun dialogue ne ressemble vraiment aux autres. Partie d’un premier exercice ambitieux qui a duré sept mois, Ursula von der Leyen a imaginé un nouveau format pour donner à son hyperprésidence une « touche consultative », dont la sincérité fait débat au sein des parties prenantes.

Alors que les cabinets d’Annie Genevard (Agriculture) et de Véronique Louwagie (Commerce) préparent une quinzaine de mesures techniques pour encadrer les négociations commerciales, l’idée d’un Égalim 4 s’éloigne. Recentrage sur la compétitivité, crainte d’un débat incontrôlable à l’Assemblée, priorité donnée à la simplification normative : le contexte politique ne s’y prête plus. En coulisses, le constat est largement partagé.