Les failles des règles déontologiques du Parlement européen au révélateur du Qatargate

Le spectaculaire scandale de corruption mettant en cause une vice-présidente de l’assemblée a mis à nu l’absence de réel contrôle au sein de l’institution. Il a aussi relancé un débat jusque-là au point mort sur la révision des règles anticorruption.

Édition Pouvoirs
Simon Carraud, Jean Comte, à Bruxelles
13 décembre 2022 à 8h00 · mis à jour à 22h00
Eva Kaili, la vice-présidente du Parlement européen impliquée dans le scandale, durant un débat en 2014 — Euranet Plus

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