Thierry Breton, corsaire européen à l’Industrie

Depuis bientôt quatre ans, le commissaire au Marché intérieur s’efforce de jouer de son influence auprès de sa présidente, Ursula von der Leyen, et de ses services. Au risque de froisser ses collègues directs au sein de la Commission. Ses détracteurs le jugent trop solitaire, peut-être trop français. Le débat sur la riposte européenne aux mesures américaines anti-inflation fournit une nouvelle illustration de la méthode Breton.
09 février 2023 à 8h00
Tech, Médias, Pouvoirs, Numérique
Thierry Breton, en octobre 2021 — Union européenne

À lire également

De Thierry Breton à Henna Virkkunen, les médias changent de capitaine, mais pas de cap

L’hyperactif commissaire au Marché intérieur a quitté son poste avec fracas le 16 septembre, sur fond de marchandage entre Ursula von der Leyen et l’Élysée. Si la pression redescend à court terme pour Bruxelles, le remplacement de Thierry Breton par Henna Virkkunen à la Commission européenne pose de nombreuses questions sur le portage politique des dossiers médias et plateformes.

L’éviction surprise de Thierry Breton pose la question de l’influence française à Bruxelles

Le commissaire sortant a été écarté au profit de Stéphane Séjourné, dont la nomination a été officialisée le 16 septembre par l’Élysée. Du jamais-vu pour un grand pays à ce stade des négociations. Ursula von der Leyen obtient satisfaction, elle qui entretenait des relations délétères avec Thierry Breton. La France devrait décrocher en contrepartie le portefeuille qu’elle convoitait, en lien avec la souveraineté et la compétitivité. Mais avec quelles marges de manœuvre ?

Thierry Breton, le retour qui divise l’écosystème du numérique

Le monde de la tech et des médias se montre partagé à l’idée d’un second mandat de Thierry Breton à la Commission européenne. Si les télécoms accueillent positivement cette candidature, les big tech la voient globalement d’un mauvais œil.

Industrie verte : ce qu’il ne fallait pas rater lors de la présentation du projet de loi

Présenté le 16 mai en Conseil des ministres, le texte n’a pas connu de modifications de fond par rapport à l’avant-projet, que Contexte avait publié. Mais la séquence de communication des ministres Bruno Le Maire, Roland Lescure et Christophe Béchu a permis de clarifier certaines mesures. Passage en revue des points saillants.

Neuf clefs pour comprendre le « Pacte vert industriel » de la Commission européenne

L’exécutif européen a présenté le 1ᵉʳ février son plan censé parer à la concurrence américaine – récemment aiguisée avec l’Inflation Reduction Act – et chinoise. Une ébauche de politique industrielle qui devra se faire sans nouveaux fonds européens pour le moment. Il revient désormais aux États membres de trancher sur ce dossier politiquement sensible.

Avec les semi-conducteurs, la Commission européenne affirme en pratique sa souveraineté

L’exécutif européen a dévoilé le 8 février un plan visant à réduire la dépendance du continent dans la production des semi-conducteurs. Le texte, qui envisage de limiter les exportations dans les cas extrêmes, fera l’objet de longs débats. Certains États s’alarment déjà de la tentation de la Commission d’étendre ce dispositif à d’autres secteurs dans l’avenir.

Les écosystèmes industriels, le dada de Thierry Breton

Le commissaire français veut fonder une partie du travail de la Commission européenne sur la base des 14 écosystèmes industriels qu’il a identifiés au printemps 2020. Mais l’initiative peine à convaincre en interne.