À Bruxelles, une législation peut en cacher une autre

Les actes délégués et d’exécution sont le penchant obscur des normes de l’UE. Ils donnent lieu à d’intenses luttes de pouvoir en coulisses, entre institutions. Les enjeux n’en sont pas moins importants pour les citoyens.

Édition Pouvoirs
Jean-Sébastien Lefebvre
09 janvier 2014 à 12h00
Directives européennes en préparation à Strasbourg — DR

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Son utilisation croissante, depuis de longs mois, ne fait pas que des heureux. Les décisions prises par le biais de ces décrets à la bruxelloise sont jugées trop politiques pour être couchées dans un texte quasi entièrement à la main de la Commission. Peu transparent dans son élaboration, l’acte délégué donne aussi du fil à retordre aux lobbyistes.

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L’appétit des députés et des États pour modifier les règles d’approbation des actes d’exécution et délégués, les équivalents bruxellois des décrets, est pour le moins faible. En huit mois, l’examen du texte proposé par la Commission européenne n’a pas avancé d’un iota.

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