Trois ans après, les lobbyistes se sont faits à la loi Sapin 2

Le représentant d’intérêts existe officiellement depuis peu en France. Avec la définition, sont arrivées des contraintes de transparence qui ont fait plus de peur que de mal à la profession. Des initiatives en cours, comme le sourcing des amendements, inquiètent cependant les lobbyistes.

Édition Pouvoirs
Diane de Fortanier
09 décembre 2019 à 7h00
La loi Sapin 2 fête ses trois ans — Flickr / Helena Jacoba / Creative commons

À lire également

Vers une proposition de loi Sapin 3 pour renforcer la régulation du lobbying

L’objectif est de modifier la loi Sapin 2. Le député LRM Raphaël Gauvain souhaite renforcer les règles actuelles en obligeant les lobbyistes à déclarer toutes leurs actions d’influence, y compris lorsqu’ils ne sont pas à l’initiative ou quand ils visent le président de la République. Conformément au rapport coécrit avec son collègue Olivier Marleix (LR), il ouvre la voie à la réécriture du décret de 2017, très critiqué depuis sa publication.

Didier Migaud (HATVP) : « Les critères d'identification du représentant d'intérêts sont absurdes »

Le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique fait le point sur le répertoire des représentants d’intérêts, à l’occasion de la publication d’un rapport intermédiaire sur l’exercice 2019. Les lobbyistes sont plus nombreux à avoir rempli des déclarations annuelles de leurs actions de représentation d’intérêts, et l’ont mieux fait que l’année précédente. Mais le répertoire reste trop loin de l’esprit de la loi Sapin 2 qui l’a créé, selon Didier Migaud.

Rapport Waserman: vers un acte 2 de la régulation du lobbying

Avec ses propositions présentées ce 28 janvier, le vice-président chargé du lobbying à l’Assemblée nationale veut améliorer la réglementation pour rendre visible l’empreinte normative. Il compte passer par la modification des codes de conduite des représentants d’intérêts et des députés à l’Assemblée nationale. Mais aussi par la réécriture de la loi Sapin 2 et de son décret, ce qui est nettement plus hasardeux.

Sylvain Waserman : « L'édifice actuel (de la réglementation sur le lobbying) n’est pas du tout solide »

Le vice-président de l’Assemblée nationale chargé des représentants d’intérêt remet ce 28 janvier son rapport « pour un lobbying plus responsable et transparent ». Ses 25 propositions visent à modifier le code de conduite des lobbyistes à l’Assemblée, le décret de la loi sur la transparence de la vie publique (loi Sapin 2) et son décret d’application.

Les encombrants sponsors des présidences tournantes de l’Union européenne

Coca-Cola, partenaire de la présidence roumaine du Conseil de l’Union européenne. Début 2019, l’information a dérangé. Les conditions de ces partenariats récurrents entre entreprises et gouvernements – coûts, critères de sélection, modalités – sont bien peu transparentes. Un système flou qui crée aujourd’hui avant tout de la suspicion.

Nicolas Bouvier (AFCL) : « L'empreinte législative est une utopie dangereuse »

Associé chez Brunswick, Nicolas Bouvier a repris les rênes de l'Association française des conseils en lobbying, le 9 juillet 2019. Il détaille à Contexte sa vision du métier et des enjeux des lobbyistes.

Les débats sur la transparence des relations élus-lobbyistes relancés

Deux ans après la publication du décret sur les représentants d’intérêts, les professionnels des affaires publiques se penchent à nouveau sur leur régulation, à l’occasion d’un colloque à l’Assemblée nationale.

Le registre des représentants d'intérêts institué par la loi Sapin2 de plus en plus insipide

Les lignes directrices publiées par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, le 5 décembre, font mention d'un champ baptisé « éléments généraux d’explication (facultatif) ». Au départ, la HATVP envisageait de laisser la possibilité aux représentants d'intérêts de développer sur chacune des obligations floues imposées par la loi.

Loi Sapin 2 : la révolution du lobbying n’a pas eu lieu

Très édulcoré par rapport aux versions de travail publiées par Contexte, le décret paru le 10 mai 2017, qui fixe les obligations déclaratives des représentants d’intérêts dans leur travail d’influence sur les décisions publiques, n’annonce pas de changement de culture dans le milieu du lobbying.

Contexte, l’info politique dont les professionnels ont besoin.

Essayez gratuitement

Essayez Contexte pour suivre les politiques publiques en France et en Europe

Recevez tous les matins dans votre boîte e-mail une sélection d’informations et d’analyses de notre rédaction

Accédez à des scoops et des ressources pour décrypter les enjeux et les rapports de force politiques

Suivez la fabrication des textes de loi en temps réel tout au long de la navette parlementaire