Puissant, diplomate, technique : portrait-robot du futur commissaire à l’Agriculture

Pragmatique, bosseur, ambitieux, politique, bon négociateur. Le commissaire désigné à l’Agriculture et à l’Alimentation semble taillé pour le poste. Mais si sa maîtrise des dossiers, son expérience européenne et sa sensibilité environnementale sont notées par tous ceux qui l’ont croisé, un flou demeure sur ses convictions profondes. Contexte lui tire le portrait.

Le Luxembourgeois a été proposé le 17 septembre par Ursula von der Leyen pour un portefeuille à l’Agriculture, auquel a été jointe l’Alimentation. Il sera notamment chargé d’appliquer les recommandations du dialogue stratégique. Mais sans beaucoup de moyens supplémentaires et une marge de manœuvre qui reste à définir.

Entrée en vigueur le 5 juin 2024, la nouvelle version du règlement concernant la libéralisation des échanges avec l’Ukraine (règlement ATM) est censée trouver l’équilibre entre le soutien économique à Kiev et la nécessité de protéger les agriculteurs européens face à une concurrence sans précédent. Un texte fruit d’une troisième session de négociations particulièrement difficiles et qui laissera des traces. À Bruxelles, la déstabilisation du secteur européen par ce « géant agricole » alimente les craintes à moyen et à long terme.

Les conclusions du dialogue stratégique, travail inédit réalisé à la demande d’Ursula von der Leyen par une trentaine d’organisations du secteur, plaident pour une réforme en profondeur de la Politique agricole commune. En particulier au sujet des aides soutenant le revenu des agriculteurs. L’aspect Green Deal n’est pas délaissé, malgré les critiques dont il a fait l’objet lors des manifestations de l’hiver dernier. Décryptage par Contexte.