L’accord conclu le 5 mai entre le Conseil et le PE sur l’établissement d’une réserve de stabilité, créée au titre du système européen d’échange de droits d’émission (ETS), anticipe de deux ans la mise en place de ce mécanisme destiné à stabiliser le marché du carbone, la Commission européenne ayant
proposé
une entrée en vigueur en 2021.
Fin de parcours pour ce dossier ? Pas si sûr. Les deux institutions doivent maintenant avaliser cet accord, mais un retournement de situation…
Un premier pas
« Dernier match en date de la Champion’s League : prévisibilité et marché vs marche aveugle vers un prix du carbone élevé : 0-2 », a commenté Marcin Korolec, ministre polonais responsable pour le climat, sur son compte twitter, prenant ainsi acte du revers enregistré par Varsovie.Au Parlement, PPE (le rapporteur Ivo Belet, Belgique) comme S&D (Matthias Groote, Allemagne) ou Verts (Bas Eickhout, Pays-Bas) parlent d’un compromis « équilibré ». Satisfaction aussi du commissaire Miguel Arias Cañete (énergie, climat), pour qui la Commission va maintenant pouvoir se consacrer à la préparation de la réforme de l’ETS, pour laquelle il confirme qu’une proposition devrait être mise sur la table d’ici la fin de l’année.« Ce compromis est une étape pour restaurer la crédibilité de l’ETS et garantir qu’un marché du carbone fort et efficace reste au cœur de la politique climatique de l’UE », note Sarah Deblock (International Emission Trading Association). « C’est un premier pas pour stabiliser le prix du carbone mais il faudra veiller à ce que la révision de l’ETS prévoie une gestion permanente des surplus de permis de polluer », souligne Carbon Market Watch, qui appelle la Commission à y intégrer un retrait automatique des quotas non attribués au terme de chaque période d’échange.Premier à réagir du côté industriel, Eurofer s’inquiète de la mise en œuvre anticipée de la réserve qui aura, note l’Association représentant les sidérurgistes européens, pour conséquence de faire grimper les prix de l’énergie.