Depuis Istanbul
Lorsque le Parlement européen (PE) votera le rapport 2014 sur la Turquie, préparé par Kati Piri (S&D, Pays-Bas), lors de la plénière des 8-11 juin à Strasbourg, les résultats des élections législatives très disputées en Turquie seront connus. Les sondages prévoient une quatrième victoire consécutive, le 7 juin, pour le parti conservateur-islamiste Justice et Développement (AKP), qui est au pouvoir depuis douze ans et demi maintenant. Mais la victoire risque de coûter cher au président Recep Tayyip Erdogan:…
Repère
L'AKP doit remporter au moins 276 des 550 sièges au parlement à Ankara pour continuer à gouverner seul, et il lui faut une majorité de trois cinquièmes, soit 330 sièges, afin d’élaborer seul une nouvelle constitution pour le président Erdogan. Le projet devra être soumis à référendum, conformément à l’article 175 de la constitution actuelle. Erdogan vise une constitution présidentielle qui lui permettrait de gouverner par décrets et sans Premier ministre. Mais il semble que l’AKP n’obtiendra pas une majorité de deux tiers (367 sièges) lors des prochaines élections. Et sans cette majorité, le parti ne pourra pas adopter de nouvelle constitution sans passer par un référendum.
Seuil de 10%
Introduit par les forces militaires turques après le coup d’Etat de 1980, le seuil de 10% pour la représentation au parlement – le taux le plus élevé dans les Etats membres du Conseil de l’Europe – est encore d’application aujourd’hui. Pendant des années, la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe ont exhorté la Turquie à abaisser ce seuil. En 2013, Recep Tayyip Erdogan, qui était Premier ministre à l’époque, a déclaré qu’un débat serait organisé sur l’introduction d’un seuil de 5%, mais par la suite, cette question a été reléguée au second plan. Jusqu’à présent, les responsables politiques membres du parti HDP à dominance kurde ont contourné ce seuil en se présentant comme candidats indépendants (et non sous la bannière du parti) et ils n’ont formé un groupe parlementaire qu’après les élections. Cette fois, cependant, HDP se présente en tant que parti et risque d’être éliminé.
Introduit par les forces militaires turques après le coup d’Etat de 1980, le seuil de 10% pour la représentation au parlement – le taux le plus élevé dans les Etats membres du Conseil de l’Europe – est encore d’application aujourd’hui. Pendant des années, la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe ont exhorté la Turquie à abaisser ce seuil. En 2013, Recep Tayyip Erdogan, qui était Premier ministre à l’époque, a déclaré qu’un débat serait organisé sur l’introduction d’un seuil de 5%, mais par la suite, cette question a été reléguée au second plan. Jusqu’à présent, les responsables politiques membres du parti HDP à dominance kurde ont contourné ce seuil en se présentant comme candidats indépendants (et non sous la bannière du parti) et ils n’ont formé un groupe parlementaire qu’après les élections. Cette fois, cependant, HDP se présente en tant que parti et risque d’être éliminé.