A deux mois des élections générales, le président de la Turquie vise à créer un pays dirigé par un seul individu, a déclaré à
Europolitics
à Ankara Burhan Senatalar. Pour ce professeur social-démocrate de finances publiques de 69 ans, les dirigeants de l'UE seraient en partie responsables : en maintenant la Turquie hors de l’UE, ils contribueraient à jeter le pays dans les bras de l'autoritarisme.
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Je ne…
Contexte
La lutte de pouvoir est devenue manifeste en Turquie. Le Président Tayyip Erdogan d'un côté et le Premier ministre Ahmet Davutoglu, de l'autre, se livrent une lutte sans merci concernant la liste des candidats pour les élections du 7 juin. M. Davutoglu est soutenu par des ténors du parti au pouvoir comme Bülent Arinc et Besir Atalay. Par ailleurs, M. Erdogan a poussé ses candidats dont son beau-fils et homme d'affaires Berat Albayrak. Erdogan aurait besoin d'un minimum de 367 députés (sur un total de 550) pour modifier rapidement la constitution et introduire un système présidentiel à part entière, ou une majorité des trois cinquièmes (330 députés) pour forcer le Parlement à organiser un référendum sur une nouvelle constitution. Aucun de ces scénarios ne semble probable selon les sondages, ce qui laisse Erdogan et le pays en rade pour le reste de son premier mandat, qui se terminera en 2019.