« C’est l’heure de la réunion stand-up ! Je vous rappelle la règle, vous avez une minute pour faire le point sur les avancées et les blocages de votre start-up ». Implacable, le « hussard numérique » Laurent Bossavit , figure « historique » des méthodes agiles en France, lance le minuteur, baptisé « time keeper ». Derrière lui, un mur de post-its fluo avec l’état des tâches de chaque projet. Devant, en cercle, une trentaine de développeurs, plutôt «…
Pierre Pezziardi, « théoricien » des start-up d’Etat
Réputation d’« enfonceur de porte », proche d’Henri Verdier, le patron de la Dinsic, ancien co-fondateur d’un cabinet conseil en informatique réputé, Octo Technology, Pierre Pezziardi s’est fait du cerfa papier son ennemi numéro 1. Et du cerfa en pdf son ennemi numéro 2. Il a poussé le concept de start-up d'Etat, qu’il a théorisé.
C'est un adepte de l'agile, un mode de développement de projets informatique qui repose sur l'autonomie des équipes, donc la confiance. Plutôt qu'un plan détaillé auquel se tenir, l'agile privilégie des itérations continues, pragmatiques, pour parvenir au produit final.
En référence à Illitch, Pierre Pezziardi prône une informatique « conviviale », tournée vers l’usager, et qui saurait faire oublier la complexité administrative derrière des sites et des applications à l’expérience utilisateur soignée. Une volte-face par rapport à la moyenne des services publics en ligne français.
Une volte-face culturelle aussi par rapport à ce que pratiquent les DSI, au fonctionnement vertical. La frugalité est de mise, 100 000 euros maximum pour lancer une start-up d’Etat.
Les projets peuvent être initiés par un « intrapeneur » dans une administartion, qui constate un « irritant » qu'il veut résoudre, avec l'aide de l'incubateur, ou l'incubateur peut se saisir lui-même.
Les start-up d’Etat s’appuient notamment sur les API (Application Programming Interface), qui permettent de mouliner facilement des données issues de diverses administrations. Dans ce sens, elles illustrent la logique et le potentiel de « l'État plateforme ».
Enfin, l’ouverture du code source est de mise.
Pierre Pezziardi assure astreindre les projets à cette « hygiène » rigoureuse, qui peut conduire à tuer un projet au bout de six mois s’il n’a pas rencontré son public.
Avec Henri Verdier, il a signé en 2017 un livret à la Fondapol, le think tank libéral, « Des start-up d’Etat à l’Etat plateforme ».