Le parlement letton a décidé de reporter de trois ans la libéralisation totale du marché du gaz. Selon les amendements à la loi énergétique adoptés le 13 mars à Riga, le dégroupage de Latvijas Gaze, la compagnie ayant le monopole de l’achat, du stockage, du transport, de la distribution et de la vente du gaz naturel en Lettonie, aura désormais lieu le 3 avril 2017 au plus tard.
Le processus pourrait néanmoins être accéléré en cas de réalisation d’ici là…
Entraves russes
Le dégroupage des opérateurs baltes de gaz naturel, voulu par l’UE, est compliqué par la présence d’un même actionnaire de poids dans chacune des trois entreprises, le russe Gazprom, qui tente de retarder cette échéance. Le groupe russe détient 34% de Latvijas Gaze et peut compter sur le soutien de la filiale lettonne d’une autre compagnie russe, Itera (16%). En Estonie, il possède 37% d’Eesti Gaas (et Itera 10%). En Lituanie, il détient 37,1% de Lietuvos Dujos. Dans les trois cas, l’allemand E.ON est l’autre actionnaire principal.
Lorsque la Lituanie a décidé de transférer les activités de transport de gaz de Lietuvos Dujos à une autre société (Amber Grid) d’ici novembre 2014, Gazprom a porté l’affaire devant une cour d’arbitrage international. En février, il semble toutefois s’être fait une raison.
En Estonie, depuis que le parlement a voté en juin 2012 le principe d’un dégroupage avant le 1er janvier 2015, le groupe russe œuvre en coulisse pour qu’Eesti Gas entrave cette mesure.
En Lettonie, enfin, Gazprom a tenté d’influer sur le processus législatif. Maintenant que le parlement a voté, sa tactique à venir n’est pas encore claire. Etant donné le contexte politique, elle risque fort de ne pas être conciliante.