Par Loreline Merelle
L’Union européenne ne part pas de zéro en matière de collecte de données personnelles. Depuis les attentats de Madrid en 2004, les transporteurs aériens ont l’obligation, sous peine de sanctions, de transmettre les données personnelles de leurs passagers (dont le nom, la nationalité, la date de naissance, le point de passage frontalier) aux autorités de l’Etat membre où ils atterrissent. Pour les défenseurs d'un registre européen de données des passagers (PNR), ces informations, encadrées par une directive…
Un lobbying britannique
En 2003, un an avant les attentats du métro de Londres, le gouvernement de Tony Blair lance le programme « E-Borders », un programme ambitieux sur dix ans qui permet aux autorités d’étendre peu à peu le contrôle des données personnelles des passagers britanniques. Les Britanniques le prennent en modèle pour obtenir un cadre juridique européen. Avec succès. En 2007, le commissaire Franco Frattini publie sa première proposition.Mais l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne coupe court aux prétentions britanniques. Adoptant un « opt in » sur la mesure, ils se battent pour des postes clés au Parlement. Le conservateur, Timothy Kirkhope devient rapporteur du texte en 2011 et Claude Moraes, du parti travailliste, accède en 2014 à la présidence de la commission des Liberté civiles, en charge du PNR. Aujourd’hui, les services de renseignement londoniens restent les seuls à disposer d’un système PNR en état de marche.